"Le printemps", v.1478, Sandro Botticelli

 

La signification de ce tableau de Botticelli reste mystérieuse. Certains y voient une juxtaposition de motifs : à droite, Zéphyr, le vent d'ouest, poursuit la nymphe Chloris, métamorphosé en Flore après leur étreinte. Au centre, Vénus, surmontée d'un Cupidon aux yeux bandés, apparaît en sa qualité de déesse de l'Amour et de symbole de la puissance génératrice de la Nature. Plus à gauche, on aperçoit les trois Grâces. Plus à gauche encore, Mercure, le messager des dieux, chasse un nuage, autrement dit le voile qui cache la vérité. Selon d'autres, le tableau représenterait le cycle des saisons, de février, Zéphyr à septembre, Mercure, en passant par le printemps et l'été. Les deux interprétations suggèrent un idéal inatteignable en ce monde. 

Détails

1. Mercure 
La représentation par Botticelli de Mercure, le messager des dieux, reflète sa connaissance des artistes du début de la Renaissance et des anatomies masculines de leurs figures héroïques. La pose bras levé du personnage s'inspire peut-être du David de Verrocchio.

2. Les trois Grâces
Le talent de l'artiste à communiquer une impression de mouvement apparaît avec évidence dans le groupe des trois Grâces. Joignant les mains pour danser en rond, elles flottent si légèrement au-dessus du gazon qu'elles plient à peine une touffe d'herbe.

3. Vénus
Vénus se tient au centre, en retrait par rapport aux autres personnages. Toute la composition s'organise autour d'elle. La rondeur de son ventre suggère qu'elle est enceinte. Le myrte qui pousse derrière elle symbolise le désir sexuel et la grossesse, dans le cadre du mariage.

4. Zéphyr et Chloris
Zéphyr, le vent d'ouest, souffle sur le visage de Chloris. Ses traits bleus contrastent avec la délicatesse de ceux de la nymphe, qui exprime la surprise et la peur. Elle est transformée en Flore, la déesse du Printemps, et un jet de fleurs sort de sa bouche au moment de sa métamorphose. 

6. Les fleurs
Les figures éthérées et mystiques se détachent sur un riche arrière-plan fleuri. Son observation naturaliste des fleurs printanière se mêle à son imagination de manière à donner l'impression que les personnages jouent un rôle devant une splendide tapisserie.