Le livre de Kells, vers 800, artistes inconnus
L'œuvre
Les missionnaires emportaient avec eux des versions miniatures des Evangiles, que l'on a nommés Evangile de poche, mais des manuscrits plus prestigieux, comme le Livre de Kells ou l'évangéliaire de Lindisfarne étaient exposés à la vue de tous. Le manuscrit en vélin relié de cuir du Livre de Kells compte 680 pages ; c'est une copie magnifiquement décorée des quatre Evangiles en latin. Les Evangiles y sont précédés de préfaces, de résumés des récits des Evangiles et des concordances entre les différents passages.
L'origine du manuscrit reste mystérieuse. Son style permet de le situer vers 800 environ. La plupart des spécialistes pensent qu'il a été réalisé sur l'île d'Iona, au large de la côte ouest de l'Ecosse, mais sans certitude. Curieusement, le manuscrit est inachevé. De nombreuses théories ont été bâties pour expliquer cela : par exemple, le projet aurait été trop ambitieux ou les principaux auteurs auraient péri au cours d'un raid viking.
Le trait principal du Livre de Kells est sa calligraphie enchevêtrée. La page illustrée ici est appelé Page du monogramme parce que son image principale est formée à partir des initiales X et P, forme raccourcie de Chi-Ro, le nom du Christ en grec. La lettre X (chi) stylisée domine la page et abrite le P (ro). L'attention des convertis est attirée, alors même qu'il s'agit d'expliquer la signification du monogramme, par une multitude de détails symboliques et parfois humoristiques. Cette page introduit le passage de l'Evangile selon saint Matthieu qui décrit l'incarnation de Jésus.
6. Les entrelacs Le Livre de Kells est riche en entrelacs décoratifs d'une extraordinaire complexité, dans lesquels des serpents ou des rubans sont entremêlés. |
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