"Une coquette", Kitagawa Utamaro, 1792-1793
"souvenirs de la marée basse" |
En 1782, l'éditeur Tsutaya lui confie l'illustration de ses luxueuses éditions de "kyoka" ("poèmes burlesques"). Ses
"souvenirs de la marée basse" (1789) sont devenus l'archétype du genre.
La publication d'"Anthologie poétique ; section de l'amour" et des "Dix Etudes de physiognomonie féminine" confirme la réputation d'Utamaro comme maître du bijin-ga.
En 1797, son protecteur Tsutaya Juzaburo décède. Utamaro est livré à lui-même et son travail perd de sa qualité.
Les années qui suivent, Utamaro est incarcéré quelque temps pour avoir publié une série d'images en relation avec la biographie interdite d'un gouverneur militaire du XVIe siècle. Il meurt en 1806.
Présentation de l'œuvre :
Kitagawa Utamaro est indissociable du bijin-ga, une variante populaire de l'ukiyo-e ("images du monde flottant") et un genre spécialisé dans les portraits de jolies femmes. Il peignait dans un style réaliste des femmes de tous âges et de toutes catégories sociales. Sa meilleure collaboration avec son éditeur Tsutaya Juzaburo (1750-1797) fut une série d'okubi-e ("images à grands visages"). Ce nouveau format de portrait cadre le buste d'une femme et traite avec soin les traits du visage. Utamaro observait avec acuité les femmes dans leur intimité, il savait transcrire leur personnalité et leur état d'esprit en même temps que leur apparence physique.
"Une coquette" fait partie d'une série intitulée "Dix Etudes de physiognomonie féminine". La jeune femme, est négligée, vient de sortir de son bain. Le titre japonais de l'étude la qualifie d'uwaki, ce qui suggère une attitude plutôt libertine. La pose provocante, les lèvres entrouvertes et le désordre de la coiffure et des vêtements soulignent en effet la liberté des mœurs.
Détails :
1. Le cartouche et les cachetsLes inscriptions du cartouche mentionnent le titre de la série "Dix Etudes de physiognomonie féminine", à droite, et la signature d'Utamaro, à gauche. À partir de 1790, le shogunat impose que toutes les images ukiyo-e soient examinées par la censure : sous le nom de l'artiste, le cachet circulaire indique l'approbation officielle. L'autre cachet, juste en dessous de la forme de feuille de lierre avec le mont Fuji en arrière-plan, est celui de l'éditeur Tsutaya.
2. Le fond micacéLes éditeurs recherchaient sans cesse de nouvelles techniques propres à améliorer leurs ventes. Ici, l'arrière-plan est enrichi de poudre de mica pour créer un éclat blanc métallique étincelant. Utamaro fut l'un des premiers à utiliser ce matériau coûteux sur la totalité de l'arrière-plan.
Le savoir faire du graveur sur bois et celui de l'imprimeur étaient aussi importants que celui de l'artiste. Ils montrent ici leur habilité dans les détails de la coiffure. Utamaro, par la coiffure maintenue à la diable par un peigne et des épingles, indique que la jeune femme est libre de toute obligation.
4. Le kosodeUtamaro traitait avec beaucoup de soin les motifs des tissus et obtenait des effets décoratifs par de subtiles combinaisons de couleurs. Il savait aussi suggérer les contours sensuels du corps féminin par les drapés de vêtements. Ici, les plis du kosode (précurseur du kimono), qui glisse sur l'épaule et découvre la poitrine, soulignent la coquetterie de l'attitude.
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