"Les très Riches Heures du duc de Berry", 1414 -1489, Frères de Limbourg

 


Mais qui sont ces artistes ?

Les frères de Limbourg sont nés à la fin des années 1370 ou au début des années 1380 à Nimègue (actuel Pays-Bas). Jean et Paul travaillèrent aux enluminures d'une bible (v. 1402), peut-être la Bible moralisée, à la cour de Bourgogne.

Les Trois frères travaillèrent pour Jean, duc de Berry (v. 1404), protecteur des arts extravagant, grand collectionneur de manuscrits. 

Le duc de Berry confie aux trois frères un projet ambitieux (v. 1413), qui commencent à travailler sur les "Très riches Heures du duc de Berry" à partir de 1414. Les douze illustrations, en pleine page du calendrier sont considérées comme la partie la plus originale et la plus réussi de ce chef-d'œuvre.

Les Trois frères meurent en 1416, probablement de la peste, laissant leur livre d'heures inachevé. L'enlumineur français Jean Colombe (1430-1495) terminera le travail entre 1485 et 1489.

L'œuvre  

Généralement considéré comme le plus beau des manuscrits enluminés, les "Très riches Heures du duc de Berry" est un magnifique exemple de livre d'heures médiéval. Ces livres, consacrés à la dévotion, comprenaient un texte pour chacune des heures liturgiques du jour ainsi qu'un calendrier, des prières, des psaumes et des messes pour certaines fêtes religieuses. Les "Très riches Heures du duc de Berry", ont été commandées par Jean, duc de Berry (1340-1416), frère du roi Charles V. Le duc était un grand connaisseur des arts visuels et un collectionneur de livres passionné. Il engagea mes frères flamands de Limbourg, Paul (Pol), Herman et Jean (Jannequin) pour peindre les magnifiques miniatures qui accompagnent les textes. Les trois artistes, ainsi que leur protecteur, moururent avant que le livre d'heures ne soit terminé.

Ce feuillet illustre la page octobre du calendrier, la partie la plus renommée du livre. Le premier plan montre des paysans qui travaillent aux champs tandis que, à quelque distance, les membres de la noblesse se promènent ou conversent le long de la Seine, devant le palais royal. La structure imposante du Louvre est peinte avec un tel soin du détail qu'au fil des années les chercheurs l'ont étudiée pour acquérir une meilleure connaissance de l'aspect original du palais. Les éléments apparemment contradictoires de la campagne et du luxe de la cour sont exprimés en couleurs lumineuses, appliquées avec une facture délicate et des peintures coûteuses.


Détails

1. Le char du soleil
Le panneau en demi-cercle qui surmonte la scène montre un homme sur un char qui porte un soleil brillant. Cette image du char du Soleil, une allusion au dieu Phaéton, est reprises d'une médaille où l'on voit l'empereur Héraclius rapportant la vraie croix à Jérusalem. 

2. Le Louvre
En Arrière-plan, la structure du Louvre de Charles V est vue depuis les fenêtres de l'hôtel de Nesle, la résidence parisienne du duc de Berry. C'est un rappel de la puissance de l'aristocratie à une époque où sa position était affaiblie par la crise économique, sociale et politique qui sévissait en Europe.

3. Le paysan en tunique
Le paysan en tunique bleu vif sème les graines qu'il puise dans un sac de tissu blanc. Les frères de Limbourg ont peint les détails de leur œuvre avec une attention minutieuse. On s'en rend compte à la précision de l'ombre portée des personnages du premier plan.

4. Le paysan à cheval
Le paysan à cheval tire une herse afin de préparer le sol pour les semailles. L'oiseau dans l'angle gauche fait partie d'un groupe d'oiseaux occupés à manger les graines. Cette scène, assez éloignée des rudes réalités de la vie rurale, représente le monde tel que le voit le protecteur des artistes. 






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